Péguy pantalon rouge
par Jean Pierre Rioux
Le 4 aoĆ»t 1914, le départ de Charles Péguy fut sans tristesse et il confia Ć une amie : Ā« Je pars soldat de la République, pour le désarmement général, pour la derniĆØre des guerres Ā» ..Il pense que la guerre sera courte, comme tant dāautres mobilisés. Mais il entend bien Ā« faire la guerre pour tuer la guerre Ā» tout en défendant la Patrie menacée. Il part comme délivré et la délivrance, pour lui, cāest la levée en masse Ā« comme en 93 Ā».
Un patriote
La République de ce pantalon rouge reste la fille de la défaite de 1870. Comme tant dāhommes de sa génération, Péguy a grandi dans la Ā« stupeur dāavoir été battus, puisquāil était entendu quāon était invincible ; mais rapidement stupeur et surprise de ressentiment et, plus profondément, un ressentiment dāoutrage Ā». Cet outrage-lĆ a fait de lui un fantassin fidĆØle Ć lāarmée populaire selon Gambetta, Ā« une armée qui comprendra tout le monde, une armée qui sera la nation elle-mĆŖme debout devant lāétranger ; une armée oĆ¹ les droits de lāintelligence et la hiérarchie seront parfaitement respectés et, surtout, oĆ¹ la science des armes, ce triomphe de lāintelligence, sera appliquée Ć sa derniĆØre puissance, avec tout ce que comporte dāaudace, intelligence, dāhéroĆÆsme et de grandeur le génie mĆŖme des FranƧais Ā».
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