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Jacques Rouil

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Jacques Rouil
        Dans la peau d’un Gaulois. Essai sur une identité française, éditions Feuillages, 2015. 18 euros.
        Voyage dans une France inquiète. Révolution, émancipation, modernisation et désillusions du progrès dans un terroir normand, Préface de Jean-Pierre Le Goff. Editions Quint’feuille, 2019. 20 euros.

Il y a peu on disait encore « Régions » et le mot laissait deviner la riche diversité des paysages français. Aujourd’hui on parle de « Territoires », fruits sans âme d’un découpage administratif qui préfère l’économie à la géographie. Il y a peu, les villes s’ouvraient sur des campagnes ennoblies par le travail des hommes, aujourd’hui elles sont entourées de hideuses zones commerciales et/ou industrielles plaquées sur d’arides surfaces bétonnées. Il y a peu, on aimait les paysans qui, souvent au prix d’un dur labeur, nourrissaient leurs concitoyens. Aujourd’hui on accuse la majorité d’entre-eux de polluer, d’empoisonner, de détruire la nature. Il y a peu les citadins restaient proches des campagnes, les vraies, celles où presque chaque habitant avait ses clapiers, son poulailler, parfois quelques chèvres, et cultivait ses légumes à partir des graines qu’il pouvait recueillir chaque année. Aujourd’hui on ne commercialise plus que des variétés de légumes hybrides dont les graines sont stériles, et les citadins confondent volontiers espaces agricoles et espaces de loisirs.
        Alors, si l’on veut comprendre le désarroi emprunt de nostalgie de ceux d’entre nous qui se souviennent des campagnes de la France d’autrefois, il faut lire ces deux ouvrages du Normand Jacques Rouil. Né et élevé dans une ferme du bocage manchot avant de quitter la terre pour devenir journaliste, Jacques Rouil fait revivre et dénonce avec amertume, mais aussi avec une émotion teintée de poésie, la disparition de la vie rurale traditionnelle dans les années 1970, et de valeurs culturelles transmises de génération en génération. Reprenant par défi et avec fierté ce surnom de « Gaulois » dont des populations d’une culture totalement étrangère à la nôtre nous ont affublés avec mépris, il ne cache pas son inquiétude...

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Jacques Rouil
        Dans la peau d’un Gaulois. Essai sur une identité française, éditions Feuillages, 2015. 18 euros.
        Voyage dans une France inquiète. Révolution, émancipation, modernisation et désillusions du progrès dans un terroir normand, Préface de Jean-Pierre Le Goff. Editions Quint’feuille, 2019. 20 euros.

Il y a peu on disait encore « Régions » et le mot laissait deviner la riche diversité des paysages français. Aujourd’hui on parle de « Territoires », fruits sans âme d’un découpage administratif qui préfère l’économie à la géographie. Il y a peu, les villes s’ouvraient sur des campagnes ennoblies par le travail des hommes, aujourd’hui elles sont entourées de hideuses zones commerciales et/ou industrielles plaquées sur d’arides surfaces bétonnées. Il y a peu, on aimait les paysans qui, souvent au prix d’un dur labeur, nourrissaient leurs concitoyens. Aujourd’hui on accuse la majorité d’entre-eux de polluer, d’empoisonner, de détruire la nature. Il y a peu les citadins restaient proches des campagnes, les vraies, celles où presque chaque habitant avait ses clapiers, son poulailler, parfois quelques chèvres, et cultivait ses légumes à partir des graines qu’il pouvait recueillir chaque année. Aujourd’hui on ne commercialise plus que des variétés de légumes hybrides dont les graines sont stériles, et les citadins confondent volontiers espaces agricoles et espaces de loisirs.
        Alors, si l’on veut comprendre le désarroi emprunt de nostalgie de ceux d’entre nous qui se souviennent des campagnes de la France d’autrefois, il faut lire ces deux ouvrages du Normand Jacques Rouil. Né et élevé dans une ferme du bocage manchot avant de quitter la terre pour devenir journaliste, Jacques Rouil fait revivre et dénonce avec amertume, mais aussi avec une émotion teintée de poésie, la disparition de la vie rurale traditionnelle dans les années 1970, et de valeurs culturelles transmises de génération en génération. Reprenant par défi et avec fierté ce surnom de « Gaulois » dont des populations d’une culture totalement étrangère à la nôtre nous ont affublés avec mépris, il ne cache pas son inquiétude. Certes l’auteur se souvient que tout n’était pas rose dans les campagnes d’avant la « révolution agricole » de la deuxième moitié du 20ème siècle, mais ce « merveilleux progrès » encensé par des générations élevées hors sol au biberon numérique, bondissant comme des sauterelles d’un continent à l’autre, attendant comme le messie une mondialisation généralisée qui rejetterait une fois pour toute notre identité et nos traditions aux oubliettes, ce « progrès » en est-il vraiment un ? Et si notre monde paysan d’aujourd’hui, qui réduit comme une peau de chagrin, était un utile lanceur d’alerte! ?
Dans ces deux ouvrages, écrits dans un style vif et précis, Jacques Rouil pousse un salutaire cri de protestation. Il nous fait vivre de l’intérieur la brutale évolution subie par les campagnes françaises depuis un demi siècle. A lire et à faire lire.
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